Part 1 - créer
avec l'appui financier du Conseil des arts et des lettres du
Québec
Parts 2 + 3 -commandée par la Sociéte Radio-Canada
La réalisation de ce
projet n'aurait pas été possible sans l'aide généreuse
de : Irene Kon, Laurent Major et Carole Legault (Radio-Canada),
Arthur Bull, Maria Vazquez et la compagnie montréalaise
de théâtre de langue espagnole Sol i Sombra (Julian
Zazurca Anotn, José Lorenzo, Carlos Tomas, José
Maria Alberu, Eduardo Sandoval, Matthias Kukovica, Dolores Vazquez)
, Randall Ware et Anne Goddard (Bibliothèque Nationale
du Canada), Katherine Kasirer (Office National du Film du Canada),
Sylvia Arie et Betty Cornell (nièce de Norman Bethune).
Note
de programme
Comme tous les enfants canadiens ayant grandi dans les années
1960 et 1970, surtout à Montréal, on nous a enseigné, mais de façon très sommaire, l'histoire de
Norman Bethune. Mais ce fut surtout la sortie du film «Bethune»
en 1988 qui m'a intrigué au point tel que j'ai entamé
des recherches sur la vie de ce remarquable personnage. J'ai
commencé mes recherches avec la biographie «The
Scalpel, the Sword», écrite par Sydney Gordon et
Ted Allan en 1952. J'ai été immédiatement
saisi par l'intensité de ses passions et les aspects extraordinaires
de la vie de Bethune. Il s'en suivit alors plusieurs heures de
recherche et de lecture.
Bien que l'histoire de la vie
de Bethune sorte réellement de l'ordinaire, ce sont les
transformations philosophiques et personnelles qui caractérisent
les 5 dernières années de sa vie qui m'ont le plus
frappé. Du talentueux docteur moderne en milieu urbain,
grégaire, entêté, et assez égoïste,
il s'est peu à peu transformé en un être
altruiste, dévoué, et il s'enrôla dans l'armée
chinoise pour laquelle il servit au front, en Chine rurale, à
titre de chirurgien et professeur. Ces changements ont été
au coeur de ses expériences et sont l'intérêt
essentiel de ce concert.
Pour réussir à
créer ce concert et par le fait même l'oeuvre «Three
Cities», il m'a fallu mettre sur pied une structure pouvant
nous permettre de suivre ces transformations. La symbolique des
trois villes m'a alors semblé fort appropriée :
Montréal : pôle urbain de l'Amérique du Nord;
Madrid : la guerre civile en Europe; District militaire de Chin-Ch'a
Chi : guerre en Chine contre le fascisme, une campagne militaire
principalement en milieu rural isolé. Les textes utilisés
dans l'oeuvre «Three Cities» proviennent des correspondances
de Bethune à ce temps et de poèmes écrits
dans les villes en question au cours des années 30.
Tout comme la vie de Bethune
de 1935 à 1939, l'oeuvre débute la voie avec les
grands concepts sociaux et politiques de cette époque
(l'immigration, la grande Dépression, la santé
publique, la lutte contre le Fascisme) et lentement, se dirige
vers une plus grande conscience et une meilleure compréhension
de la recherche personnelle de Bethune et sa recherche d'une
façon d'être en équilibre avec ses démons
intérieurs et ses convictions politiques. La dernière
année de sa vie, où il a connu d'extrêmes
souffrances physiques et l'isolement des campagnes du nord de
la Chine, semble avoir été pour Bethune le plus
beau moment de sa vie d'adulte, celui où il s'est enfin
découvert et a comprit son rôle dans le monde. Bien
que sa mort, en 1939 à l'âge de 49 ans, ait considérablement
écourté sa vie, il a semblé satisfait de
ses décisions et de la vie qu'il a mené.
- Tim Brady 2003
Biographie
de Norman Bethune
Norman Bethune est sans conteste une véritable figure
héroïque du Canada. Un brillant chirurgien, un professionnel
ambitieux métamorphosé par ses convictions de combat
contre la pauvreté et le fascisme et qui est ainsi devenu
l'un des plus grands philanthrope de notre siècle.
Né en 1890 à
Gravenhurst en Ontario, Norman Bethune interrompit ses études
à l'Université de Toronto pour s'engager comme
brancardier pendant la Première Guerre mondiale. Il obtint
son diplôme de médecine en 1916 et retourna à
la guerre cette fois-ci en tant que médecin. Il poursuivit
ensuite ses études avancées en médecine
à Londres, en Angleterre. Au début des années
20, il entreprend une carrière très prometteuse
de médecin en pratique privée dans la ville de
Détroit, aux États-Unis. Touché par les
conditions d'extrême pauvreté de plusieurs citoyens,
il se mit à offrir des services médicaux à
moindre coût. C'est ainsi qu'il contracta la tuberculose,
qui s'attaqua à son poumon gauche. Il fut fasciné
par la maladie et, à la suite de son traitement en sanatorium,
il est progressivement devenu un leader mondial dans ce domaine,
inventant plusieurs procédures, techniques et instruments
chirurgicaux. De retour au Canada, il est rapidement nommé
à la tête du département de chirurgie des
poumons à l'Hôpital Sacré-Coeur de Montréal.
Son combat contre la tuberculose l'a amené à s'impliquer
davantage et dans un contexte dépassant ses activités
médicales. En effet, réalisant que les racines
de la maladie étaient la pauvreté et la médiocrité
des traitements médicaux, il s'est opposé radicalement
à la traditionnelle communauté médicale.
Il fut le premier médecin à appuyer l'idée
d'un système médical sans but lucratif géré
par l'État.
Bethune, affichant une personnalité
assez complexe, était également un peintre et écrivain
amateur talentueux. Au courant des années 30, il fonda,
dans son appartement, une école des arts pour les enfants
pauvres de Montréal. Sa vie personnelle était également
complexe et passionnée. Il a par exemple marié
et divorcé la même femme deux fois dans une période
de 8 ans.
En 1936, il part pour l'Espagne
afin d'y combattre le fascisme. Il met sur pied, là bas,
un service médical militaire hautement compétent
et efficace avec des moyens limités. Il voyagea à
travers le pays pour y offrir le «Servicio Canadiense de
Transfusion de Sangre», le service de transfusion sanguine
qu'il a lui-même créé. En 1937, il retourne
au Canada pour y effectuer une campagne de fonds qui l'amena
d'un océan à l'autre, où il récolta
plusieurs millier de dollars pour la cause républicaine
en Espagne. À ce moment, Bethune était devenu un
communiste accompli. Il a ainsi conclu que ses services et compétences
en tant que médecin seraient d'une plus grande valeur
au sein de la 8ème armée chinoise, et quitta donc
pour la Chine dès 1938. Il sentait que c'était
en combattant le fascisme en Chine, ici sous la forme de l'impérialisme
japonais, qu'il serait le plus proche de ses convictions politiques.
Ses 19 mois de séjour
en Chine lui ont permit de transformer radicalement le système
médical chinois. Créateur d'un système de
formation complet pour le personnel médical chinois, il
a également inventé un service mobile de salles
d'opération et de salles de transfusion mieux adapté
à la réalité de la Chine rurale. Ses exploits
de chirurgiens était légendaires : travaillant
à certain moments 3 ou 4 jours sans dormir, réalisant
des centaines d'opérations dans d'épouvantables
conditions, refusant tout salaire de l'Armée chinoise
et souvent offrant ses maigres rations à ses patients.
Il est décédé
en novembre 1939 des suites d'une septécimie, infection
du sang qu'il contracta d'un patient lors d'une opération.
Le gouvernement chinois créa en 1952 le Musée Commémoratif
Norman Bethune. Notons également que l'essai de Mao Ste
Tung, In Memory of Norman Bethune, a été un des
plus importants textes à circuler dans la Chine des années
60. Plusieurs ouvrages décrivant sa vie ont étés
publiés, entre autres The Scalpel, the Sword, de Ted Allan,
Bethune, de Roderick Steward et le récent Politics of
Passion, de Larry Hannant. L'Office National du Film a réalisé
un documentaire sur sa vie en 1964, puis vint un renouveaux de
l'intérêt de la vie de Bethune au courant des années
80 qui conduisit, en 1990, à la sortie du film Docteur
Norman Bethune (Bethune : The Making of a Hero), de Patrick Borsos,
mettant en vedette Donald Sutherland.
Pour plus de détails
visiitez le site Web du Lieu
historique Norman Bethune